Et ça revit!
À la demande générale (Général Plante), voici le moment de faire
revivre ce blogue! Je n’ai aucune idée du temps que j’ai le goût de consacrer à
ça, ça ne sera sûrement pas régulier, mais vous le prendrez comme ça viendra!
Alors voilà qu’hier soir, j’ai fait un aller-retour à Ottawa (je
sais…) pour aller voir une conférence. Oui oui, une conférence sérieuse sur le
sérieux des océans sérieux. Et je ne me suis pas endormie! Bravo à moi!
Il y a quelques mois, j’ai vu le film de Netflix Mission Blue. Des fois, ma inner geek ressort et je lis des
articles sérieux, j’achète un livre sérieux de Hubert Reeves sérieux et
j’écoute des documentaires sérieux. Mais Mission
Blue, c’est un documentaire-biographie sur une océanographe. Juste avec le
titre, je me disais qu’il fallait bien que j’écoute ça. On y raconte la vie de
Sylvia A. Earle. Vous ne la connaissez sûrement pas. Honte à moi, je ne la
connaissais pas non plus. Faites aller votre Google et allez voir c’est qui.
(Aaaah pis je vous aide : ici ou bien ici) Pour les francos (la page est bien plus complète en anglais), Sylvia est une
mamie de 79 ans, qui plonge ENCORE. Elle est océanographe, spécialiste des
algues, exploratrice du National Geographic, une des premières personnes AU
MONDE à avoir plonger en scaphandre autonome (comme on le fait aujourd’hui),
elle a HABITÉ deux semaines SOUS L’EAU et a aidé James Cameron à gosser son
sous-marin solitaire pour aller dans la fosse des Mariannes (juste le point le
plus creux de la Terre, 11 000 m). Juste d’écrire la phrase, j’suis fatiguée! En
2010, à 75 ans, elle était dans l’eau, caméra à la main, pour filmer des
pêcheurs-pirates et leurs habitudes pas très respectueuses de la nature. Et les
p’tits monsieurs qui l’envoyaient promener! Elle fait des tournées pour donner
des conférences et faire comprendre aux gens l’importance des océans pour la
planète mais aussi pour notre survie. Et malgré son âge, elle continue. Elle
dit : «Si un enfant tombe du 10e étage, est-ce que tu le
laisseras tomber en te disant «naaaaah pas aujourd’hui, je prends une pause»»?
Cette madame, c'EST les océans, comme nous le sommes tous.
C’est difficile d’expliquer tout ce qu’elle a dit, tout ce qui m’est passé par
la tête. C’est nono, mais j’étais un peu groupie! Eille la gang: c’t’une
VRAIE sirène!
Elle nous a parlé pendant plus d’une heure et je n’ai pas cligné
des yeux une seule fois. Elle a notamment expliqué l’obsession qu’on a à
vouloir explorer l’espace, aller toujours plus loin alors qu’on ne connaît que
5% de nos océans. On les vide de leur vie, on les remplit de la nôtre et on ne
se force pas trop à essayer de comprendre ce qui se passe avec tout ça. On
commence à mieux comprendre les écosystèmes terrestres et à les protéger. Or,
ils sont tous liés entre eux et au final, aux océans. C’est simplement logique
de mieux étudier ce qui compose 75% de la surface de la Terre! Mais comme on ne
voit pas ce qu’il y a sous l’eau comme on voit les forêts, c’est difficile de
le faire comprendre. Sachez d’ailleurs qu’aucun habitat n’est protégé au Canada
car on ne protège que l’animal ou la plante et seulement si elle a une valeur
commerciale. (Si la première question qui vous vient en tête c’est quelque
chose dans le genre de «Ben à quoi ça sert de protéger les animaux et les
plantes sans protéger l’environnement dans lequel ils vivent?», hé bien, vous
avez tout compris! En protégeant les habitats, on protège bien plus qu’un seul
poisson qui de toute façon sera pêché avant même qu’il n’ait eu le temps de se
reproduire…) Imaginez des parents qui veulent protéger leurs enfants mais qui
ont une maison construite sur un dépotoir, qui se nourrissent de n’importe quoi
et qui – surtout – ne barrent jamais les portes de leur maison (haha)! Et tout
ça dans un pays qui a comme slogan : «D’un océan à l’autre». Ironie, quand
tu nous tiens!
Tout ça est scandaleux, mais je comprends que pour plusieurs, on
dirait une défenderesse de GreenEpeace (mehehe) qui capote. Mais Sylvia a fait
une des meilleures analogies pour expliquer l’importance de la biodiversité. Je
vous la partage.
Imaginez un ordinateur. De construction complexe, si on lui enlève
ne serait-ce qu’un tout petit morceau, il ne fonctionne plus aussi bien. C’est
la même chose avec les vivants peuplant la nature. On enlève une espèce d’un
écosystème, ce système fonctionne moins bien. Et je vous dirais qu’il fonctionne
de moins en moins bien.
Je vais faire la méthode de la sandwich et finir sur une bonne
note! Le projet Mission Blue offre la possibilité à monsieur et madame
Tout-le-monde de nommer un endroit dans le monde aquatique qui devrait être
considéré comme des Hope Spots (des sites d’espoirs, dispersés sur une Google
Map). Des genre de points chauds de biodiversité (des endroits où on y trouve
beaucoup d’espèces, des espèces en danger ou bien des conditions
environnementales particulières) et où les habitants on a cœur la protection de
cet endroit. À moins que ce ne soit déjà fait, j’aimerais proposer l’estuaire
du Saint-Laurent! (Pas le droit de le faire avant moi!) Comme j’ai dit à
Gabrielle (on travaille ensemble chez GUEPE), on serait vraiment sur la mappe!
Sur ce, je vous souhaite une excellente Semaine du Saint-Laurent!
Du 4 au 14 juin!
À bientôt!
M
Le titre du billet fait référence à une petite blaguette qui a eu lieu au début de la
conférence : Mamie voulait faire jouer un vidéo et ça ne fonctionnait pas
(un classique). Un technicien est arrivé sur scène et pendant qu’il cherchait
le problème, elle nous a regardé avec un petit sourire en disant : «I can
drive submarines!» («Je peux conduire des sous-marins!»). On a bien rit.